La juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a pour mission, depuis bientôt trois ans, de s’attaquer aux groupes criminels actifs sur le territoire français, notamment liés au narcotrafic. Cette juridiction spécialisée, placée sous l’égide du parquet de Paris, s’occupe des dossiers les plus complexes, où s’entremêlent aussi bien les affaires de corruption, de blanchiment que de règlements de comptes.
Laure Beccuau, procureure de Paris, détaille pour Le Monde les enjeux actuels de la lutte contre le crime organisé, dont les groupes les plus actifs, souligne-t-elle, sont aujourd’hui « sans limites » en termes de financements, de projection géographique et de recours à la violence.
La lutte contre la haute criminalité organisée est un défi actuel, un défi majeur. Aujourd’hui, le niveau de la menace est tel que l’on détecte des risques de déstabilisation de notre Etat de droit, de notre modèle économique, mais également de nos entreprises, à un niveau stratégique majeur. Au regard des quatre-vingt-six dossiers de la Junalco, on s’aperçoit qu’on est face à des réseaux tentaculaires.
La coopération internationale est fondamentale. C’est une constante dans l’activité des magistrats. L’an passé, nous avons recensé près de 1 600 demandes entrantes d’aide pénale internationale. C’est quelque chose qui, quand on regarde un peu dans le rétroviseur, était impensable il y a quelques années. Par exemple avec Dubaï, dont l’attitude à l’égard des extraditions a beaucoup évolué ces derniers temps. Avec la Belgique, les Pays-Bas ou encore l’Espagne, la coopération est quotidienne. Concernant les pays où l’on sait qu’il existe des risques forts de corruption des institutions judiciaires – dans les Balkans, par exemple –, nous restons bien sûr très prudents, mais il ne faut surtout pas abandonner la coopération avec ces pays-là, ne serait-ce que pour les soutenir dans la lutte contre la criminalité qui les gangrène.
La France est à la fois un pays de réception, de transit et de consommation. C’est un pays central, ne serait-ce aussi par l’importance des ports d’arrivée, ainsi que des zones frontalières où les enjeux de grande criminalité organisée ne sont pas si lointains.
Malgré cela, les audiences n’ont commencé qu’à 12 h 30. Pour s’enchaîner à un rythme aléatoire, lié à la disponibilité des interprètes, à la possibilité pour les avocats d’avoir un entretien préalable avec leurs clients ou à la présence même des migrants.
En face
Boum | Boum2 |
---|---|
Martin1 | Martin2 |
Martine2 |
martin 1 |